Pensées

Jus d'envie

Tout commence un vendredi soir
Dans la molle tiédeur d'un boudoir

Des amis,
Un verre de Whisky qui les réuni.
Et les adouci.

Profitant de la torpeur de cette soirée
Ils discutent en toute amitié
La popularité des articles et chroniques
Qu'ils ont rédigés et édités

Chacun offre en primeur une magnifique édition :
Un magazine haut en couleur, celui de leurs tribulations.
Façon habile de troquer leur quotidien
Pour un palpitant feuilleton - Genre américain.
Une revue  qui maquille leur véritable destin
Mais qui les rend chic auprès des copains.

Au sommaire :
De l'Inédit et du palpitant
Des histoires vrais et du ronflant.
Au fil des pages, 
Un vernis brillant dissimulant
Derrière une façade avenante;

Une réalité un peu trop commune pour être citée.
Offrons en primeur les photos aux invités
Pas la peine des les ennuyer,
Les négatifs resteront dans une caisse du grenier

Un magasine se doit d'être un condensé éclatant
Pas un recueil d'arrières pensées.
Ou un garde de fou de banalités.

On écoute d'une oreille attentive
Pêchant les bonnes idées
Pour les éditions spéciales de l'été
En espérant que notre revue sera la plus prisée
Et non celle qui restera sur le côté, pas même feuilletée.

Sur les sentiers des souhaits…
S'insinue ce sentiment ensorcelé
Sirotant
Suçant même les esprit sensées !

Jalousie ou jus d'envie…
On compare
On critique
Sans empreinte de désir.

Le Gardien de mon âme
Alerté pas les paroles auréolées des ingénues
Sonne le début de la bataille
Pour ne pas se faire déborder
Il  lancera ses défenses
Un filtre pour ne pas se faire berner.
Pour censurer les paroles mensongères et insensées

Inutile tumulte
Qui me renvoie à ma Une un peu nulle

Inutile lutte
Qui m'assujettie à fantasmer 
Un hebdomadaire existentiel
Sans pareil
Plus extraordinaire
Aplatissant tous les autres sur terre…

Jalousie ou jus d'envie…

Evincer les autres éditions
Les autres vies
Celles qui laissent les gens sans voix
Celles qu'ils ont applaudies

Pour les forcer à voir la notre

Rugueuse révolte
Me laissant un désert rocailleux aride et poussiéreux
Dans mon corps asséché
Par trop de convoitise

Une image de l'autre côté du miroir
Qui reflète le brouillard de mes pensées
Pas mon double mais
Un ennemi sans corps
Qu'aucune épée ne peut évincer

Je voudrais ne pas la regarder
Mais je devine
L'acharnement pointilleux et aiguisé
De ce moqueur
De cet être sans chair
Qui a pour destin de me dérouter

Sa présence me suit
Comme une ombre que je voudrais zapper

Je voudrais l'assassiner
La ramener dans sa boîte d'origine 

Or il se téléporte à chacune de mes percées
Raté !
Il faut recommencer
Rester zen
Inspirer- expirer
Jouer les hypocrites au sourire léger
Qui jamais ne se sentent frustrés
Qui jamais ne se sentent mis de côté

Jalousie ou jus d'envie…
Avril 2007

Valérie Hart 


 
 


Dernière date de publication : lundi 7 avril 2008. Copyright (C) 2005-2007. Tous droits réservés.Contactez Valérie Hart à hartval@hotmail.com